La pratique du Kyudo aujourd'hui

Il est logique que le Kyudo d'aujourd'hui n'ait plus les mêmes buts que l'arc des champs de bataille. Il ne peut plus avoir les mêmes raisons d'être que pour les Samuraï de l'époque Édo.
Le Kyudo d'aujourd'hui est une "Voie", une discipline, permettant d'enrichir sa vie quotidienne.
Il est un support pour la santé tout en véhiculant une idée spirituelle élevée.
Le Kyudo tend vers la représentation de la beauté dans l'harmonie, avec aussi l'idée de politesse, d'honnêteté.
Il n'y a pas la notion de vaincre l'adversaire. L'adversaire, si adversaire il y a, est en soi-même.
La maîtrise de soi ne commence-t-elle pas par la connaissance de soi?
Apprendre à mieux se connaître, à canaliser son émotivité, ses peurs cela reste possible par la pratique du Kyudo.
Bien faire ce que l'on fait et le faire calmenent. L'essentiel du travail se fera sur l'attention, la concentration, la relaxation, le contrôle du souffle et de l'énergie (Ki).
Cette pratique relève bien d'une philosophie, qui, en engageant le corps dans un travail de détente et de précision, équilibre le mental.
L'art du tir à l'arc ne connait guère la compétition, au sens strict du terme mais plutôt des rencontres amicales avec un aspect ludique, tout en demeurant dans la forme et dans l'esprit du Kyudo.
On tirera aussi un grand profit des règles du Kyudo, éthique et étiquette, qui ne sont que la mise en application d'un certain savoir-vivre basé sur le respect des autres et par conséquent de soi-même.
Le Kyudo est accessible à tous, homme ou femme, de la prime adolescence puis sans limite d'âge.
On dit que le Kyudo forge une personne forte et vraie.

L'équipement

Il n'est pas nécessaire, lorsqu'on débute, d'acquérir immédiatement l'ensemble du matériel et de l'équipement vestimentaire.
Arc, flèches et gants sont prêtés en début de pratique.

L'arc


Une des caractéristiques qui le rend unique est son asymétrie.
Depuis l'origine, et encore aujourd'hui, les artisans fabriquent des arcs de façon traditionnelle avec un assemblage de bois précieux et de bambou. Le nombre croissant de pratiquants, la raréfaction des bois et bambous de bonne qualité, ont amené les artisans à fabriquer des arcs en fibre de bois, puis des matières synthétiques modernes, moins coûteuses, moins fragiles et par conséquent, particulièrement recommandés aux jeunes et aux débutants.
La poignée, excentrée, est située au tiers inférieur de l'arc.
L'origine de cette position particulière de la poignée est à rechercher dans le caractère symbolique attribué à cette arme et à la sacralisation dont il était revêtu. Il en va de même pour l'origine de sa longueur (c'est probablement le plus grand arc que l'on puisse trouver dans le monde, car il dépasse les deux mètres).
C'est sans doute aussi le plus beau. Le dessin de ses courbes, associé au gestuel utilisé, confère au tir un caractère particulièrement harmonieux.

La flèche


La flèche, traditionnellement façonnée en bambou et dotée d'un empennage en plumes de rapaces, a suivi une évolution parallèle à l'arc.
Si les flèches traditionnelles se fabriquent toujours, leur rareté et leur coût font qu'on ne les utilise pratiquement pas à l'entrainement.
Aujourd'hui, les flèches couramment utilisées sont, au mieux, en bambou et plumes ordinaires, et, le plus souvent, en alliages d'aluminium ou de carbone, avec des plumes synthétiques.

Le gant


Le gant, avec le pouce renforcé, est fabriqué en peau de daim. Il en existe plusieurs sortes: le plus simple n'enveloppe que le pouce, celui à trois doigts, un autre à quatre doigts, et enfin le gant à cinq doigts.
Le plus couramment utilisé est celui à trois doigts (pouce, index et majeur).

La cible


Il existe plusieurs sortes de cible (MATO), le tir s'effectue habituellement sur une cible de 36cm. de diamètre, placée à 28m. de distance.
Sans occulter son importance ni son aspect ludique, le Kyudo ne se limite pas à l'idée de "faire la cible".
Cette dernière est un témoin, pas un absolu.
Le tir "vrai" amènera le toucher "juste".

La tenue


Pour débuter, des vêtements courants de ville ou de sport suffisent. Par la suite, l'habillement (pour les hommes comme pour les femmes) comprend: une veste blanche (kyudogi), une jupe ou jupe-culotte (hakama), une ceinture (obi) et des socquettes blanches (tabi).
Enfin, au bout de quelques années de pratique, le kimono.