Le Kyudo et sa tradition
Origine, symbolique et bref historique

Les origines de l'arc et de la flèche se perdent dans la nuit des temps.
Arme antique de chasse et de guerre, l'arc est apparu très précocement au Japon, probablement par le truchement de tribus chinoises.
Si le caractère symbolique attribué à l'arc et la flèche est attesté chez bien des peuples de par le monde, ceci est particulièrement vrai pour le japon, qui en fit même un objet de vénération et de symbole spirituel.
Environ six siècles avant notre ère, l'image du premier Empereur mythique du Japon, Jimmu Tenno, portant l'arc dans sa main, est probablement la première représentation symbolique utilisée par le peuple japonais. Près de la ville de Nara, on a découvert un arc typique de l'armurerie nipponne datant du IIIème ou IVème siècle après J.C.
Au XIème siècle, après avoir employé l'arc victorieusement dans les batailles de Zenkuken et Gosannen, le Samuraï Minamoto no Yoshié offrit son arc à l'empereur Shiragawa qui était très malade. L'arc représenta alors le symbole du succès dans la guerre.
Depuis cette époque, avec la naissance de cette idée issue de l'éthique du Bushi (guerrier noble que l'on appelle Samuraï), l'arc se pare de vertu et occupe une place de premier choix dans l'équipement du Bushi. Il sera considéré depuis comme une arme prestigieuse, utilisé dans tous les combats, mais aussi littéralement adulé, vénéré par la société militaire.
Son originalité, tant par sa forme que par sa longueur, est à rechercher dans la symbolique forte dont il est revêtu. C'est pourquoi ce grand arc ne fut pas seulement une arme de combat. Il fut (et il reste) utilisé aussi pour diverses cérémonies rituelles, comme instrument privilégié de la tradition nipponne.
Les anciennes "écoles"(Ryu) furent (et sont toujours) les dépositaires de cette technique guerrière (KYUJUTSU) d'où le KYUDO d'aujourd'hui tire son origine.
Peu à peu, les armes à feu sont venues détrôner les armes ancestrales sur les champs de bataille. Malgré tout, l'arc continua à être activement pratiqué au Japon au travers de ces mêmes écoles, qui assurèrent une transmission ininterrompue.
Après le milieu de l'époque Meiji, petit à petit s'est perdu le mot KYUJUTSU. De plus en plus on a utilisé le mot KYUDO qui est devenu populaire signifiant "archerie vraie".
Et puis, au lendemain de la seconde guerre mondiale, une démocratisation de la discipline s'est opérée.
Une fédération japonaise fut créée ( la Zen Nippon Kyudo Renmei ).
Un des buts principaux de cette fédération fut de codifier les techniques du tir, en harmonisant, sans détruire leurs spécificités, les pratiques utilisées par les différentes écoles.
Il en résulta une technique de tir unique et unifiée dans tout le Japon, permettant à tous les pratiquants de progresser ensemble vers un même but.
C'est cette même technique qui est enseignée de nos jours dans les dojo de Rennes( Kyudo 35) et de Morlaix( ABK), comme dans tous ceux du CNK Kyudo.